Nancy ou Metz ? La Lorraine vous pose une colle
Deux villes, deux atmosphères, une vieille rivalité... et un choix impossible.
Cette semaine, j’ai reçu un message d’un lecteur attentif :
« Merci pour ce blog qui va me permettre de préparer mon prochain séjour en Lorraine.
Dans l’onglet du menu "Destinations", en cliquant sur Nancy, on arrive à Metz ! Un lien à corriger…
Bonne journée »
Oups. Il avait raison. J’ai corrigé l’erreur, bien sûr.
Mais je dois l’avouer… une petite voix en moi a failli répondre, avec un brin de malice :
« C’était fait exprès, voyons ! Histoire d’envoyer les lecteurs à Metz plutôt qu’à Nancy. »
Évidemment, je ne l’ai pas osé. Trop risqué.
On ne plaisante pas avec la rivalité Nancy-Metz.
Car oui, elle existe bel et bien, cette vieille rivalité lorraine, tenace et savoureuse.
Presque aussi fameuse que celle entre Paris et Londres, Rome et Milan, ou Melbourne et Sydney.
Une rivalité de clochers… mais à l’échelle de deux villes qui se regardent depuis des siècles, séparées par moins de 60 kilomètres, mais élevées dans deux mondes différents.
Metz, la germanique, l’austère pour certains, la gothique pour d’autres.
Nancy, la latine, l’élégante, la rêveuse.
L’une fut évêché puissant, forteresse royale, puis place forte allemande.
L’autre, capitale d’un duché indépendant, puis fleuron des arts à la française.
Et forcément, ça laisse des traces…
Alors que répondre au lecteur ?
Metz ou Nancy ?
Difficile de trancher. Et c’est justement ce qui rend la Lorraine si passionnante.
Deux sœurs rivales au passé glorieux
Quand on grandit en Lorraine, on l’apprend très tôt, parfois sans même qu’on vous le dise clairement.
C’est quelque chose dans l’air, un réflexe un peu tribal : on est “Nancy” ou on est “Metz”.
Pas les deux. Non. Faut choisir.
Même si personne ne sait trop pourquoi.
Il faut dire que les deux villes, malgré leur proximité — à vol d’oiseau, c’est à peine une petite heure de train — ont eu des destins complètement différents.
Et ça remonte à loin. Très loin. Bien avant que la Lorraine ne devienne française, d’ailleurs.
Metz, c’était une ville libre, une puissance en soi, une cité qui appartenait au Saint-Empire romain germanique. Une forteresse. Une ville d’évêques, de soldats, de bâtisseurs de cathédrales.
Nancy, elle, c’était la capitale des ducs de Lorraine. Une ville née autour d’un château, bordant des marécages. Une ville indépendante, oui, mais tiraillée entre les grandes puissances voisines.
Il faut dire que la position géographique de la Lorraine, coincée entre la France et l’Allemagne, n’a pas vraiment aidé à calmer les choses.
Et forcément, avec ce genre de passé… les caractères se forgent.
Historiquement, Metz et Nancy n’ont pas été construites pour se ressembler.
Et ça se voit encore aujourd’hui. Le tracé des rues, le style des bâtiments, même la manière dont la lumière circule entre les façades… Tout est différent.
Et c’est là que ça devient difficile. Parce que si vous cherchez la Lorraine “classique”, façon carte postale des ducs, vous irez sans doute à Nancy.
Mais si vous cherchez la Lorraine plus secrète, plus rugueuse aussi, avec des pierres blondes et des arcs gothiques, c’est peut-être Metz qui vous captivera.
Et moi, dans tout ça ? J’ai appris à aimer les deux.
Pas de la même façon. Pas pour les mêmes raisons.
Mais c’est un peu comme si on me demandait de choisir entre deux grands-mères très différentes, l’une un peu bohème, l’autre plus stricte, mais toutes deux profondément attachantes.
Atmosphères et ambiances : à chacune son charme
Metz, c’est une ville qui ne cherche pas à séduire immédiatement.
Elle ne se donne pas tout de suite. Il faut la mériter un peu, lui laisser le temps.
Elle peut sembler froide au début.
Puis, d’un coup, elle vous prend par la main et vous montre une cour intérieure, un jardin suspendu, une façade en pierre de Jaumont qui jaunit au soleil comme un vieux livre qu’on aurait oublié sur une étagère. Et là, vous comprenez.
Nancy, c’est différent.
À Nancy, on tombe amoureux dès le premier regard.
Surtout si on arrive par la place Stanislas.
Franchement, je défie quiconque de rester insensible à cette mise en scène. C’est un décor d’opéra.
Tout est dans l’arrondi des balcons, la dorure des grilles, l’ordonnancement parfait.
C’est presque trop beau. Trop bien fait. Et pourtant, ça marche.
Les façades Art nouveau, les parcs, les fontaines, les petites places pavées… C’est une ville qui soigne son image, mais sans arrogance. Avec élégance.
Et puis, à Metz, il y a cette lumière… impossible de ne pas en parler.
Elle joue avec les pierres jaunes, elle glisse sur les toits d’ardoise, elle éclabousse la Moselle comme un vieux vin blanc un peu trouble.
À Nancy, elle se reflète sur les façades blanches, elle danse sur les pavés, elle donne à la ville un petit air de fête permanente, même quand il ne se passe rien.
Et si on devait vraiment choisir ?
Bon… soyons honnêtes : à ce stade, vous vous dites peut-être que je vais finir par pencher d’un côté.
Que tout ceci, c’était pour mieux vous amener doucement à la grande révélation : “choisissez Nancy !” ou “Metz, sans hésiter !”
Eh bien… non.
Ou plutôt si. Enfin… je ne sais pas. C’est compliqué.
Parce qu’en y réfléchissant, ça dépend. (Oui, c’est toujours ce qu’on dit quand on n’a pas de réponse simple.)
Si vous ne connaissez ni l’une ni l’autre, et que vous n’avez qu’un week-end devant vous, j’aurais peut-être tendance à dire : Nancy, pour commencer.
Pourquoi ? Parce que l’entrée en matière est plus facile.
On est vite charmé, les repères sont plus évidents, les “waouh” arrivent plus tôt.
Mais si vous avez déjà vu Nancy, ou si vous aimez les villes un peu plus secrètes, un peu plus rugueuses — dans le bon sens du terme — alors Metz a quelque chose d’unique.
Une complexité. Une manière de se dévoiler en plusieurs temps. Comme un roman dont les premiers chapitres paraissent confus, puis qui vous happe d’un coup.
Et puis… on ne visite pas Metz comme on visite Nancy.
À Metz, on se perd davantage. On quitte plus souvent les sentiers balisés. On pousse des portes au hasard. On grimpe des escaliers sans trop savoir ce qu’il y a en haut.
Parfois rien. Parfois un jardin suspendu, ou un chat endormi sous une glycine.
À Nancy, on suit le fil. Tout est à portée.
C’est plus fluide, plus confortable peut-être.
Moins exigeant ? Je ne sais pas. Ce n’est pas un défaut. C’est juste un autre rythme.
Et pourtant… chaque fois que je retourne à Metz, j’ai ce pincement.
Cette drôle de sensation que je n’ai pas encore tout compris.
Qu’il me manque un morceau.
Et j’ai envie d’y rester. Un peu plus longtemps. Juste pour voir.
Alors choisir ? Franchement, non. Je n’y arrive pas. Pas vraiment.
Mais alterner, oui.
Revenir, absolument.
Profiter de la complémentarité.
Parce que c’est peut-être ça, au fond, le secret : Nancy et Metz ne s’opposent pas.
Elles se complètent.
Comme deux visages d’une même région.
Deux regards sur une même histoire, traversée différemment.
Et si vous vous sentez encore perdu après tout ça, je vous rassure : moi aussi.
Conclusion – Et si on arrêtait de choisir ?
Il y a des endroits, comme ça, qu’on croit devoir départager.
Des villes qu’on met côte à côte, comme sur un ring.
“Laquelle est la plus belle ? La plus vivante ? La plus authentique ?”
Et on se prend au jeu.
On dresse des comparaisons, on fait des colonnes dans sa tête.
On essaie d’être juste.
Objectif.
Équilibré.
Mais entre Nancy et Metz, très honnêtement, je crois que c’est une mauvaise question.
Parce que ce n’est pas une histoire de "mieux".
C’est une question d’humeur, de saison, de lumière, d’envie du moment.
Il y a des jours où j’ai soif de la rigueur mystérieuse de Metz.
D’autres où j’ai besoin de la clarté et de la douceur de Nancy.
Et parfois, je change d’avis en cours de route.
Comme ça. Sans prévenir.
C’est ça, le charme de la Lorraine : elle ne vous demande pas de choisir.
Elle vous invite à explorer. À errer un peu.
À ne pas tout comprendre tout de suite.
Et à revenir. Toujours.
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👉 Nancy ou Metz ? Mon article complet pour préparer un séjour en Lorraine
Mais attention. En cliquant, vous risquez fort de vouloir voir les deux.
Et dans ce cas-là… désolé. Je ne peux plus rien faire pour vous.
Ah si, peut-être une dernière chose : n’oubliez pas qu’à Nancy, il n’y a pas que la place Stanislas.
Et qu’à Metz, il n’y a pas que la cathédrale.
Il y a aussi des places oubliées, des ruelles qui sentent la mirabelle, des parcs incroyables, des trésors baroques ou Art déco…
Et puis, au-delà des villes elles-mêmes, la Lorraine entière qui s’étend autour.
Avec ses villages, ses abbayes, ses paysages doux et accidentés.
Mais ça, ce sera pour une autre fois.
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J'habite Nancy depuis novembre 1991.
Je suis originaire d'Écosse🏴☺️
Vivre à Nancy....on n'a pas à se plaindre....
Curieusement, ma femme qui est Haute Marnaise, a une préférence pour Metz : ambiance, architecture, rivière qui coule à travers cette ville, plan d'eau, mélange d'ancien et moderne, elle a l'impression que Metz est plus étendue et qu'il y a davantage de choses à faire et à voir!
Bonne continuation,
CY
C’est bien joliment dit .. pour ma part , je suis comme toi , impossible de choisir , je prends les deux